top of page
Affiche.jpg
Accueil: Image

Eurídice, là-bas...

*Prix HONORABLE MENTION au Women's International Film Festival de Toronto 2021.

 *Amsterdam World  International Film Festival 2020.

*Les Rencontres du Cinéma Latino  Américain.  Bordeaux 2021.

*Festival Internacional de cine de la Ciudad de Méjico 2021.

 "40°  Festival internacional cinematográfico del Uruguay " 13-24 avril 2022

*Festival Cine Nuevo Detour. Montevideo. 7-14 octobre 2023

" PREMIO  a la MEJOR FOTOGRAFÍA de largometraje de ficción otorgado por la Asociación de críticos de cine del Uruguay en diciembre 2023 "

SORTIE EN SALLES

Paris, janvier - février 2022 - Cinéma Le Saint-André des Arts

Montevideo, Uruguay - Juin-août 2023.

Salle de Cinemateca, salle Nelly Goitino à l'Auditorio des Sodre, plusieurs salles périphériques et plusieus villes du pays.

Accueil: Bienvenue

ARTICLES

EURÍDICE… LA-BÀS.

Montevideo 25 de agosto 2023.

“…PORQUE LA BÚSQUEDA DE UN FUTURO COMIENZA QUIZÁS CON LA RECONQUISTA DE UN PASADO” nos dice Octavio Paz.

Y aquello que no se expresa en palabras, en imágenes , en música, permanece en el olvido. La memoria entonces, en filigrana, con sus luces y sus sombras, con sus fragilidades y sus recuerdos, rescata el Tiempo.

El tiempo y su pasaje inexorable, nos enfrenta aquí, a un pasado de imágenes , de vivencias, de amor , de vidas nómades, de muertes .

Entonces, la irreversibilidad del devenir es ante todo la imposibilidad de volver… y la película de Susana Lastreto juega jugarretas extrañas entre realidad y ficción, entre nuestros recuerdos y nuestra imaginación, entre nuestros deseos de ayer, de hoy.

Nos habla del cuerpo-tiempo., del tiempo del amor, del tiempo social, político. De una necesidad de reencontrarnos con nuestra historia, única, profundamente personal, y con nuestra historia política. De aquellos tiempos de plomo de la Dictadura Militar, en el Uruguay, su país de origen.

Es poema y es acto, la película de Susana Lastreto porque desde una sensibilidad sobria, sutil, capaz de recoger momentos intensos , nos lanza al encuentro de 2 vidas, de una historia de amor que trasciende los tiempos… Una historia de amor entre un actor francés de Music Hall y una joven muy joven estudiante de letras uruguaya, en el París de los 70.

El mar-río , ese Río de la Plata que aparece desde el comienzo como testigo de su historia, se me presenta a mi, como imagen-central, del movimiento, del pasaje, de lo inesperado que nos evoca el espacio-tiempo través de toda la película.

Nos trasladamos en el transcurso del film, a diálogos entre la madre imaginaria de Eurídice con Emile, el francés venido de lejos; a conversaciones de Emile consigo mismo, tratando de responder , de resignificar su vida, su historia, de darle sentido a aquello que fue pero que sigue siendo en él.

Sabemos que Eurídice regresa a Uruguay, para el entierro de su hermano Jorge, asesinado por los militares en una noche del Montevideo de los años 70`. Surgen imágenes de manifestaciones de jóvenes enfrentándose a la represión ante la brutalidad de los militares en las calles. Brevemente. Con la delicadeza de la fuerza de una, dos imágenes. con los sentimientos contenidos. Silencios.


La cámara, maravillosa, leve, poética, nos presenta imágenes de ayer y de hoy, de un Montevideo , desde las sombras, desde la azotea del apartamento del hermano de Eurídice, y donde Emile va a abrir la valija. La valija de los recuerdos.

La valija, que encierra cartas, fotos antiguas, sentimientos presentes.

Esa valija que luego, en su regreso a París, Emile llevará consigo, como signo y símbolo de su amor, de sus recuerdos.

El gato Peter, escucha, observa, participa, comparte desde esa intuición felina única , toda esta historia de reencuentros.

Y nosotros, desde nuestros propios recuerdos, desde el asombro frente a la fotografía capaz de trasmitir vida y muerte, maravillosamente, desde la fuerza del relato, desde este trabajo con los hilos misteriosos del tiempo, rompemos espacios; nos trasladamos al ayer y al hoy, y nos preguntamos junto con Susana ¿cómo vivir, todos los tiempo, el Tiempo?

Ana María Araújo


Ana María Araújo es escritora y Profesora Titular de la Facultad de Psicología de la UdelaR

Ha escrito numerosos libros publicados en Francia, Chile, Grecia, Argentina, Uruguay.

Posee un Master en Filosofía por la Universidad René Descartes de Strasbourg, un Doctorado en Ciencias Sociales  de la Universidad Sorbonne 1. París, un Posgrado en Psicología de la EHESS- Paris.

Paris, febrero 2022


“On a beaucoup écrit sur le sujet, mais je trouve ici des éléments mystérieux et poétiques qui m'émeuvent profondément. La présence constante de l'eau, l'acteur que l'on aime, qui regarde ce qui apparaît comme si cela émergeait d'entre les nuages, la voix de la jeune femme... (...) Très beau (film) et on pourrait en parler pendant des heures”.

Alicia Dujovne Ortiz

Écrivaine et journaliste argentine, vit en France, a écrit une trentaine de livres, dont Eva Perón (biographie), L'arbre de la gitane, Maradona c'est moi, Dora Maar, L'étoile rouge et le poète...) 

---------------------------------------

2021

"Magnifique noir et blanc, sens du silence et de l’au-delà, progression féline du récit et du montage , onirisme veiné de réalités politiques et quotidiennes, interprétation magistrale de François Frapier et d’acteurs uruguayens. Le film de Susana Lastreto Prieto partage la force mystérieuse des grandes œuvres sur la mémoire obsédante que Duras, Colpi, Resnais ont pu donner au cinéma français, mais avec la singularité d’une double culture qui amplifie les éclats du jeu de miroirs".

Gilles Costaz

www.https://webtheatre.fr/Euridice-la-bas-un-film-de-Susana-Lastreto-Prieto

*******************

"Un film subtil mêlant histoire intime et grande histoire." "Le film, dans un  magnifique noir et blanc, entremêle délicatement histoire intime et histoire avec un grand « H ». Réalité et irruption douce du passé qui défile dans l’appartement et se fond dans le présent. La dictature est là, en toile de fond, mais il n’y a pas de héros."

Journal du Centre.  17/01/2021 

Accueil: Derniers articles
Marieva loin_edited.jpg

Au cinéma Le Saint-André des Arts dans le cycle
"Les Découvertes du Saint-André"

19 janvier 2022

Première le 19 janvier 2022 à 13 h. En présence de la réalisatrice et de son équipe.

Du 19 au 31 janvier 2022 à 13 h (sauf le mardi 25)  et les 8 et 15 février 2022 à 13h.

En présence de la réalisatrice et de ses invitéEs.

Le mercredi 19 janvier - Rencontre avec les acteurs, les compositeurs  et le directeur de la photo, Guy CHANEL

Le vendredi 21 janvier- Thème : l’écriture, la mise en scène et le jeu au théâtre et au cinéma.

avec Gilles COSTAZ. Auteur dramatique, journaliste, participant à des nombreuses émissions du Masque et la Plume, écrit dans Politis, dans www.webtheatre et autres.


Le samedi 22 janvier Rencontre avec 1/ Louise DOUTRELIGNE, actrice, romancière ancienne  Présidente du Théâtre de la SACD, évoquant la dictature en Uruguay. (Une pièce de l’autrice avait traité la dictature sous Franco). 2/ Jean-Luc PALIES, metteur en scène, cinéaste, évoquera les spécificités de la mise en scène au théâtre et au cinéma, différences et similitudes du jeu des acteurs.



Le dimanche 23 janvier Sur le thème de la place de la musique, de l'atmosphère onirique et le hors-champ sonore. Rencontres avec Jorge MIGOVA, compositeur et musicien franco-argentin, et Annabel de COURSON, compositrice et bandonéoniste française. Auteurs  de la musique et des chansons du film.

Le samedi 29 janvier Rencontre avec les membres du Ciné-club uruguayen de Paris et avec l'Ambassadeur uruguayen Jorge Luis JURE.

Le mardi 8 février: l'image, le noir et blanc. Invité: le directeur de la photo Guy CHANEL.

Le mardi 15 février  Sur le thème : montage, autre écriture du film avec Paola TERMINE (l’ACID, Cannes 2021), la monteuse du film.



Accueil: Derniers articles

SYNOPSIS

Emile Robert, artiste de music-hall, la soixantaine, reçoit à Paris un message en provenance de l'Uruguay.

Un certain Alfredo Quiroga dit avoir trouvé, en rangeant le vieil appartement familial, une valise contenant des objets, des photos et des lettres appartenant à sa sœur Eurídice. Ces lettres, écrites dans les années soixante-dix  et jamais envoyées, lui sont adressées.

Emile part à Montevideo à la recherche d' Eurídice, jeune étudiante uruguayenne avec qui il avait vécu dans les années soixante-dix un amour passionné.

Dans l'appartement qu'Alfredo lui prête, seul un chat lui tient compagnie...

Skyline Montevideo NEF_edited_edited.jpg
Accueil: À propos

NOTES

A PROPOS DU FILM


D'abord, c'est une histoire d'amour.  Impossible, comme le sont souvent les histoires d'amour. Parce que c'est trop tôt. Trop tard. Trop loin. Parce que la guerre, les révolutions, les séparations. Parce que les disparitions. Le silence. 

L'Eurydice du mythe était en Enfer et Orphée est descendu la chercher. Il ne devait pas la regarder, c'était la condition posée par les dieux pour qu'il puisse la ramener à la surface, au monde visible. Et qu'ils restent ensemble jusqu'à la fin de leurs jours. Eurydice suivait derrière lui et pleurait : elle ne comprenait pas pourquoi Orphée refusait de la regarder, elle croyait qu'il ne l'aimait plus. Orphée n'a pas résisté à ses larmes, il s'est retourné et il l'a perdue à jamais.

Emile Robert, Orphée moderne au prénom et nom banals, artiste de music-hall déjà sexagénaire qui n'a pas connu un énorme succès sur les planches mais qui réussit encore et toujours à vivre de sa passion, entame une longue et solitaire recherche pour retrouver l'amour perdu de sa jeunesse : Eurídice, jeune boursière uruguayenne étudiante en lettres à la Sorbonne dans les années 70,  dont le prénom en espagnol avec  l'accent sur le i  sonne comme une musique lointaine.  Et ce faisant il aborde aux rivages d'un pays inconnu, d'une histoire ignorée, et descend petit à petit, corps et âme, dans l'enfer où elle s'est perdue. Tel un médium, à partir de photos, de lettres, d'objets trouvés dans une valise par le frère d'Eurídice et mis à sa disposition dans le grand appartement de famille où il loge tout seul à Montevideo, il retrace la vie d'Eurídice depuis son enfance jusqu'à la révélation finale. Car finalement, que connaissait-il d'elle, sinon sa peau  et son amour de la poésie ?


J'ai voulu écrire une histoire d'amour qui perdure dans le temps bien que l'on sache dès le début qu'elle est impossible. Je voulais confronter deux temps de l'existence : celui de la jeunesse toujours prompte au sacrifice et celui de la maturité où parfois désenchantement, perte des illusions ou trop de lucidité rendent difficile de continuer à croire en un « monde meilleur », en un « homme nouveau », et abîment notre capacité à conserver l'espoir, à ne pas trahir nos idéaux de jeunesse.


Dans le film, celle qui a disparu en quête d'idéal, celle qui a choisi l'amour d'une cause à défendre en renonçant à l'amour de l' homme, affronte les questions de ce même homme qui dans sa jeunesse a vécu son départ comme un abandon,  puisqu'elle est partie sans lui en donner les raisons. Un homme qui n'a peut-être pas eu le courage, à l'époque, de la suivre.  Ou qui a choisi autre chose : le chemin de l'art.

Emile Robert, français moyen et artiste sans grande reconnaissance, autrefois jeune idéaliste engagé dans le Parti Communiste de son pays, continue d'aimer par delà le temps cette jeune femme dont on apprendra  qu'elle était en enfer. Et notre Eurídice, en renversant le mythe, demande à Emile de ne pas la regarder, si, paradoxalement, il veut la voir. Il la voit donc, mais c'est sa jeunesse qu'il voit, dans le reflet des fenêtres ou dans ses rêves.  Eurídice telle qu'elle était à la Sorbonne,  avant l'enfer.


Cette histoire pourrait avoir lieu dans n'importe quel pays du monde, tant les dictatures, les guerres, la torture sont hélas devenues monnaie courante dans notre planète. Mais l'Uruguay est le pays où j'ai passé mon enfance et ma jeunesse. Pour la plupart des Français l'Uruguay est un pays lointain, quasiment exotique, dont on connaît surtout le football, les belles plages, la bonne viande,  et parfois,  la guérilla des  Tupamaros.


Je voulais que cette histoire se passe dans mon pays d'origine, découvert et observé par quelqu'un originaire de mon pays d'adoption. Flaubert disait à propos de son roman Madame Bovary : « Madame Bovary c'est moi ». En le paraphrasant je pourrais dire : « Emile Robert c'est moi. Eurídice c'est moi » . 

Accueil: Profession
S_edited.jpg

Biographie

Je suis l'héritière d'e plusieurs familles “nomades".  Mon arrière- grand-père, un ingénieur italien, parcourait le monde pour construire des ponts, des bâtiments, des ports. Port Saïd, sur la Mer Rouge, des ponts au Paraguay, des bâtiments en Argentine. Ma grand-mère paternelle est née en Egypte, à Alexandrie et a étudié à Rome et à Paris. Mes grands-parents maternels ont quitté l'Espagne pour l'Argentine. « Posées » finalement sur les deux rives du Rio de la Plata tel des oiseaux migrateurs, mes familles se sont rencontrées, mélangé,  ont grandi.

Je suis née parmi tant d'autres qui ont formé une sorte de tribu italo-espagnole-argentino-uruguayenne-française...

A mon tour,  plus tard,  j'ai migré.

Retour en Europe : vivre à Paris, ville phare pour de nombreux latino américains.

La vie, la chance, la France, le travail sans relâche, m'ont permis de développer une chemin d'artiste multiple : dramaturge, metteure en scène, directrice de compagnie, professeure à l'Ecole Internationale de théâtre Jacques Lecoq, où j'ai fait mes études de théâtre en arrivant en France.

Des années plus tard, après des dizaines de spectacles mis en scène, des pièces de théâtre publiées, quelques prix littéraires, me voilà enfin en train de réaliser un de mes rêves d'enfant : faire des films.

Accueil: Derniers articles
Tournage dehorsNEF_edited.jpg

FILMOGRAPHIE

  • Eurídice, là-bas… (2020) Long-métrage. Opera prima. 


  • Volga clandestine (2011) Court-métrage de fiction. Actuellement visible sur Amazon Prime Italie.


  • Monquatorze (2010) Moyen-métrage documentaire sur le 14e arrondissement de Paris

et ses souvenirs artistiques et littéraires 


  • Dans nos jardins  (2010) Court-métrage Sur un texte de Fabienne Massiani Le Bahar. Avec Dominique Sanda.

  • Gloria con familia en Buenos Aires (2010) Documentaire fiction.

  • Par la trappe  (2009) Court-métrage. Fiction- Sélection Festival International de cinéma de Pézenas. Actuellement diffusé sur Amazon Prime en Italie.

PROCHAIN PROJET

  • Cet infini jardin   Long-métrage, avec des acteurs uruguayens et français, et notamment Marie-Christine Barrault.

  • En recherche de production,


Accueil: À propos
_DSC9970_edited.jpg

Euridice, là-bas...

un film de Susana Lastreto Prieto

Une femme de théâtre à la caméra

par Gilles Costaz, journaliste, écrivain

Très rares sont les auteurs, acteurs ou metteurs en scène de théâtre qui deviennent de réels cinéastes. On peut penser à Ariane Mnouchkine, Thierry de Peretti, Xavier Legrand, Emmanuelle Bercot... Susana Lastreto Prieto, artiste franco-argentine dont on connaît les pièces (Nuit d’été loin des Andes, Le Cancan des corps guerriers, Cet infini jardin) et la compagnie GRRR basée à Paris, qui est à la fois auteure, actrice et metteur en scène, rejoint ce club très fermé. Elle avait déjà réalisé des courts et moyens métrages. Elle présente aujourd’hui son premier long métrage, Euridice, là-bas..., dont elle est la scénariste, la réalisatrice et l’un des interprètes. Tourné à Montevideo et à Paris, le film, qui a bénéficié surtout d’aides uruguayennes a été sélectionné et projeté avec succès cet hiver à l’Amsterdam International World Film Festival ; il commence sa carrière de « film d’auteur. » (...)

Magnifique noir et blanc, sens du silence et de l’au-delà, progression féline du récit et du montage (d’ailleurs, un chat ne cesse d’aller et venir), onirisme veiné de réalités politiques et quotidiennes, interprétation magistrale de François Frapier et d’acteurs uruguayens. Le film de Susana Lastreto Prieto partage la force mystérieuse des grandes œuvres sur la mémoire obsédante que Duras, Colpi, Resnais ont pu donner au cinéma français, mais avec la singularité d’une double culture qui amplifie les éclats du jeu de miroirs.

Nous avons rencontré Susana Lastreto Prieto.

Ce n’est plus du théâtre mais c’est quand même l’émanation de votre compagnie GRRR avec laquelle vous faites vos spectacles à Paris. De quelle façon ?
Fondamentalement, je crois que je n’aurai pas pu faire ce film sans François Frapier, pilier de la compagnie, qui a joué dans de nombreux spectacles de GRRR. Notre complicité est énorme depuis des années. Ce qui m’a permis de tourner très vite : je n’avais pas besoin de lui donner des explications, il connaît mon travail, ce que je cherche. Pareil pour l’actrice qui joue Euridice, Marieva Jaime-Cortez, qui a déjà travaillé avec moi, même si c’est beaucoup moins que François. Elle a fait totalement confiance à un projet que j’ai écrit et monté en 6 ou 8 mois, et donc je n’avais pas eu trop le temps de lui expliquer. Et les deux compositeurs, Annabel de Courson et Jorge Migoya, sont les habituels compositeurs et musiciens de GRRR, ils connaissent parfaitement mon univers. Vous voyez, c’est vraiment une prod GRRR !

Aussi, l’habitude prise au sein de GRRR de travailler vite a été un précieux atout, parce que le cinéma demande que tu prennes des décisions vite, surtout sur un film avec un petit budget à ne pas dépasser. J’ai travaillé avec eux comme je travaille pour les spectacles de GRRR : en complicité et en échange. Administrativement, GRRR est habilitée à déclarer des personnes dans l’audiovisuel, donc on l’a utilisée pour certains salaires, et pour financer des billets d’avion puisque c’était pour un déplacement professionnel.

Qu’y a-t-il de commun et de différent entre l’écriture d’une pièce et celle d’un scénario ?

Pour moi la pièce de théâtre, tout en demandant des "trous" ou espaces permettant la vision de la mise en scène, est beaucoup plus axée sur le texte. Le scénario demande que tout ce qui peut être vu soit privilégié par rapport à ce qui est dit. J’ai pas mal coupé du texte parce qu’un plan muet racontait la même chose, on n’avait pas besoin de mots. Exemple : le personnage de François se posait des questions sur son anxiété et son insomnie, mais on comprend sans mots : il se lève et s’en va dans le couloir, enroulé dans un drap, boire un whisky au salon.

Mais je crois qu’ils ont en commun le travail sur la dramaturgie et le rythme. Différent aussi le changement de point de vue, que dans le théâtre est surtout frontal. La caméra te permet de voir sur plusieurs angles, de t’approcher, les gros plans, l’intimité.

Au théâtre c’est difficile.


Sur l’échelle de la difficulté quel est le plus difficile : monter une pièce ou mettre sur pied la production, le tournage et l’exploitation d’un film ?

Ah ça, j’y ai beaucoup pensé ! Pour moi qui, pendant des années, ai fonctionné avec des aides et subventions ponctuelles, je vous dirais que ça n’a pas été plus difficile de monter ce projet et de tourner ce film. Mais, effectivement, je pense que monter des projets de cinéma est beaucoup plus dur : tu dépends de beaucoup de monde, ça brasse beaucoup plus d’argent et il faut de la technique. Même si, aujourd’hui, c’est plus simple et les caméras très performantes et petites, il ne suffit pas d’un tapis et d’un projo... Si on ne s’y accroche pas par profonde nécessité intime on n’y arrive pas. Ou alors tu sors du "sérail" : écoles de cinéma, "parrains" bien placés... ce qui n’est pas mon cas. Ici, j’ai eu la chance de trouver un producteur et des aides officielles des instituts de cinéma uruguayens pour la post production. C’est, en plus, très long. Mais, cette fois, ç’a été vite parce que j’ai saisi plusieurs opportunités : l’appartement et les acteurs disponibles à cette période, un peu d’argent, des soutiens en Uruguay.

Comment les gens de théâtre vous regardent-ils maintenant ?

Je ne sais pas vraiment. Je n’ai pas beaucoup répandu la nouvelle, sauf au moment de la sélection. J’ai reçu quelques ’bravos" de gens de théâtre sur Facebook. Les très proches et qui m’aiment bien admirent la performance, parce que souvent ils savent combien c’est difficile. D’autres, plus ou moins proches, réalisent soudain (surtout à partir de la sélection en festival), que ce n’est pas un film "entre copains", mais un vrai long métrage. J’ai eu des questions style "tu avais un chef op ?" Or, c’est Impossible de faire un tel film sans chef op, cadreur, etc. On était une vingtaine en plus des acteurs, et c’est considéré (et c’est vrai) comme une petite équipe. Et parfois certains se rendent compte que ce n’était pas un caprice ou un rêve quand je disais que je voulais faire des films, et j’ai l’intention d’en faire d’autres. D’ailleurs je me suis lancée dans celui- ci avec rage parce que je n’obtenais pas des financements suffisants pour celui que je veux faire depuis des années, d’après ma pièce Cet infini jardin. Marie-Christine Barrault m’a dit oui pour un des rôles.

Quelle a été la vie de ce film depuis sa sortie et quelles sont les perspectives ?

De nombreux professionnels m’ont dit que c’était un beau film, mais un film "d’artiste", et donc pas commercial !!! En noir et blanc qui plus est ! Qu’il devrait avoir une vie dans le circuit des festivals, mais que sans distributeur ni vendeur international (lesquels attendent que ce soit pris en festivals pour s’en occuper, c’est un cercle vicieux), c’était très difficile de le placer dans lesdits festivals, à moins d’un miracle. Bon, j’ai eu d’abord une moitié de miracle il y a quelques mois (un festival à Rhode Island aux USA nous avait présélectionnés, mais on n’est pas arrivé en finale). Et puis celui d’Amsterdam, bingo ! Donc les miracles existent... Le film peut encore circuler dans d’autres. Un autre miracle serait qu’on puisse le prendre dans des salles d’Art et d’Essai et il y quelques passionnés qui s’en occupent et essayent de le programmer, mais... le Covid n’aide pas ! On n’arrête jamais de travailler, le cinéma c’est long, mais l’avantage sur le théâtre est que ce que tu as fait existe matériellement, comme un livre.

  • ENTRETIEN avec  François  FRAPIER

ROMORANTIN Publié le 17/01/2021 à 06:25 

François Frapier : « C’est intéressant, en tant qu’acteur, de servir des univers qui ne sont pas les siens ».


Le comédien romorantinais François Frapier tient le premier rôle dans long-métrage « Euridice, là-bas… ».

Il renverse délicatement la valise, mais ne l’ouvre pas tout de suite. Il s’endort et se met à rêver. Son esprit vagabonde au-dessus du Rio de la Plata, au fond duquel tant d’opposants aux dictatures sud-américaines ont fini, jetés depuis un avion. Dans cette malle, le passé d’Euridice, une femme venue d’Uruguay qu’il a aimée à Paris dans les années 70.

Et l’explication – ou une partie de l’explication – quant à sa disparition.

Le comédien romorantinais François Frapier tient le premier rôle dans un long-métrage, joliment nommé Euridice, là-bas… qui a vu le jour il y a quelques mois et a été sélectionné au festival du film d’Amsterdam en décembre.

La réalisatrice Susana Lastreto Prieto, née en Argentine avant de grandir en Uruguay (elle est ensuite venue à Paris, où elle a suivi, comme François Frapier quelques années plus tard, les cours de l’Ecole Internationale de théâtre Jacques Lecoq.), signe un film subtil, sensuel  montrant un artiste, Emile, qui revient sur les traces d’un amour de jeunesse en s’installant pour quelques jours dans un appartement de Montevideo. Cet appartement de la capitale uruguayenne où Euridice a passé son enfance et où, elle est revenue, ce qui a peut-être signé sa disparition.

Le film, dans un magnifique noir et blanc, entremêle délicatement histoire intime et histoire avec un grand « H ». Réalité et irruption douce du passé qui défile dans l’appartement et se fond dans le présent.

La dictature est là, en toile de fond, mais il n’y a pas de héros.


« C’est une manière poétique de parler de la mémoire. Sur la manière dont on vit avec son passé, avec ses morts », commente François Frapier. Un mois et demi de tournage à Montevideo.

Susana Lastreto Prieto a taillé le rôle d’Emile sur mesure pour François Frapier.

Ils se connaissent tous deux de longue date, s’étant rencontrés sur un spectacle en 1979. « Tout s’est fait dans un élan, en huit mois, raconte François Frapier. Susana m’a dit : “ Mon frère sera absent pendant un mois et demi de son appartement de Montevideo et il me le laisse. On y va, on fait un film ! ”. »

Le tournage a donc duré un mois et demi. L’équipe a logé dans l’appartement même où le film se faisait. « Certaines scènes étaient répétées la veille. On travaillait comme une troupe », se souvient le comédien. Crise sanitaire oblige, « Euridice, là-bas… » n’a pas encore pu connaître la vie en salle qu’il aurait pu avoir. « Mais dès que ce sera possible, conclut François Frapier, on va essayer de le distribuer. Il est également inscrit à d’autres festivals. Il est possible qu’il soit primé lors d’un festival du film sud-américain à New York. »

Accueil: Dernière parution

Souvenirs de tournage

Peter, le chat

Une star...

J'avais écrit un rôle pour un chat, tout en me disant que si je n'en trouvais pas un j'enlèverai ses scènes. Peter appartenait au propriétaire de l'appartement, il était chez lui. C'est lui qui nous a adoptés. Il nous attendait chaque matin derrière la porte. Il s'installait sur le combo, il sautait sur la caméra quand il voulait qu'on lui prête attention. Il est devenu la star du film, grand acteur, professionnel. Il a même appris le français...

F et Peter _edited.jpg
mur assiettes- copie_edited_edited.jpg

Assiettes...

Le mur de la cuisine

Le mur de la cuisine, vaste, c'est une grande cuisine. Décoré d'assiettes disposées selon une savante chorégraphie par le maître de l'appartement. Il est en voyage, il nous a prêté son appartement pour le tournage. « Il n'arrivera rien, je te promets », je le rassure...

Je surveille le mur, attention, faites attention ! Puis un matin le pied de la caméra que l'on déplace heurte le mur et une petite assiette accrochée à côté de sa jumelle explose : mille morceaux, poussière.

On se souvient encore de mes hurlements en français et en espagnol, que tout le monde comprenne bien que c'est un désastre, une catastrophe, que le maître de maison adorait cette petite assiette, précisément.

Tout le monde s'y est mis : le moindre petit éclat de porcelaine a été ramassé.

L'ingénieur du son connaît une artiste dont la spécialité est de coller tout ce qui peut l'être. Miracle de l'art et de ses mains : la petite assiette, recomposée, fausse et vraie, a repris sa place sur le mur à côté de sa jumelle.

A son retour, le propriétaire de l'appartement sourit : « Fallait pas t'inquiéter, ce n'était pas si grave, c'est juste une petite assiette de rien du tout, ça arrive qu'elles tombent du mur, les assiettes... » 

Le Super Bar

Comida casera... (Fait maison)

Le « Super Bar », un bar typique de « là-bas », formica et odeur de friture, chaleureux, populaire. Le chef prépare des plats : "fait maison," comida casera. A la pause-déjeuner ils livrent les repas pour 25 personnes. On mange comme des ogres et il en reste encore : 25 autres auraient pu manger... On n'a pas idée des proportions des assiettes dans ce pays : généreuses, elles pourraient nourrir des géants. Assurément je devrais le créditer comme coproducteur du film, le « Super bar"...

_DSC9926_edited.jpg
IMG_7927_edited.jpg

Finances

Ô finances...  Paris est loin !

Paris est loin. Cinq heures de décalage horaire. Midi en Uruguay, cinq heures en France. On tourne la nuit, on finit à six heures du matin, il est déjà onze heures en France, je ne me couche pas, il faut que j'appelle la banque à Paris, qui doit nous envoyer de l'argent. Le conseiller n'est pas là, il est sorti, il revient on ne sait quand, il déjeune, il prend le thé, il a une importante réunion... L'équipe technique patiente. 􏰆ll faut payer les salaires chaque semaine, ils comprennent, mais... sur d'autres tournages ils se sont fait entuber, alors...

Je panique, je m'accroche au téléphone, midi en Uruguay, 18h en France, la banque ferme. Je n'ai pas dormi, je ne dormirai pas, tournage à préparer, à 18 h on recommence, 23 h en France. Mon amie Jeanne, fidèle collaboratrice appelée à Paris en sauvetage se pointe à la banque: "Je ne bouge pas jusqu'à rencontrer le conseiller". Deux heures assise sur une banquette, à l'agence, à attendre.

Merci ma Jeanne, héroïque Jeanne d'Arc des films d'auteur, c'est à dire, fauchés.

Accueil: Articles

On sort !  On tourne dans la ville. Incroyable !  Il existe un "dehors", un bar où Emile Robert, le personnage du film, boit un café et mange une des ces énormes medialunas, croissants farcis au jambon-fromage.

ll existe des palmiers, des places, des jardins, des gens autres que nous. Et ce fleuve grand comme la mer : vagues, horizon lointain, bateaux qui s'éloignent.

Il existe un pays chaleureux hors les murs de notre appartement où nous avons vécu un mois, heureux, en compagnie de fantômes...

Dernier jour de tournage

Le monde extérieur existe !

F et Su bar NEF_edited.jpg
Accueil: Citation
Accueil: Pro Gallery

Au Saint-André des Arts

Nous sommes heureux de l'exploitation du film jusqu'à ce jour au Saint-André des Arts. Malgré l'horaire (13h), malgré la pandémie, les spectateurs sont venus, sont restés pour les conversations et débats après les projections et quelques perspectives d'avenir semblent s'ouvrir.


Merci aux associations qui nous ont soutenu et qui sont venues discuter avec le public.

Merci à l'Association Donde están ?, qui  s'occupe des disparus  de la dictature et de leurs familles en participant à des recherches et informations depuis Paris.


Merci au  Ciné Club Uruguayen de Paris et à Monsieur l'Ambassadeur de l'Uruguay, Jorge-Luis Jure  pour leur présence et leur soutien. Et pour les empanadas et le vin lors du débat du 29 janvier !

Accueil: Citation

Au Café Grec, en face du cinéma, évènement empanadas y vino offertes par l'Ambassade de l'Uruguay avec le ciné club uruguayen.

A Café Grec en face du cinéma, empanadas offertes par l'ambassadeur le 29 janvier, évèneme
Accueil: Image
M.Jorge Luis Jure, ambassadeur de l'Urugauy et Susana Lastreto.jpg

L'ambassadeur de l'Uruguay

M. Jorge Luis Jure,

avec Susana Lastreto.

Accueil: Image
Jorge Luis Jure et Miguel Capuiti.jpg

L'ambassadeur Jorge Luis Jure et Miguel Caputi, notre fidèle fan depuis des années !

Accueil: Image
Susana Lastreto, Yane Agius.jpg

Avec Yane Agius,

notre indispensable et chère collaboratrice.

Accueil: Image
après la rencontre avec le CinéClub uruguayen, dans la salle du cinéma Saint-André des Art

La salle après le débat avec le Ciné Club uruguayen, le 29/01/2022.

Accueil: Image

FICHE TECHNIQUE

Titre

Eurídice, là-bas... / Eurídice allá lejos ...

Scénario et réalisation

Susana Lastreto Prieto

Directeur de la photo

Guy Chanel

Montage

Paola Termine

Ingénieur du son

Fernando Serkhochian

Musique

Annabel de Courson, Jorge Migoya

Directeur du son

Federico Moreira

Equipe artistique principale

François Frapier, Marieva Jaime-Cortez, Susana Lastreto, Mario Aguerre, Ajó Lastreto



Production France - Uruguay GRRR - LA SUMA

Coproduction LAVéGA productions Producteur associé Tempo Films

Post-production Colour/ lamayor.cine

Accueil: Texte
Skyline Montevideo NEF.jpg

Contact

Contactez-nous pour de plus amples informations.

+ 33 7 86 25 69 06

  • Facebook
  • Instagram
  • Instagram
  • Instagram

Merci pour votre envoi !

Accueil: Contact
bottom of page